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Pour la première fois depuis plus de trente ans, un ensemble d’œuvres majeures d’une des périodes les plus fécondes de l’histoire du XXe siècle est réuni. L'exposition «La Révolution surréaliste» s'ouvre sur le début des années vingt pour se terminer par l'exil qui conduisit d'éminents acteurs du mouvement aux Etats-Unis au début des années quarante. Elle rassemble plus de 600 œuvres de près de 60 artistes en provenance de la collection du Centre Pompidou, des plus grands musées et de collections particulières.

Les artistes les plus importants du mouvement sont présentés dans l'exposition à travers des ensembles monographiques auxquels répondent des cabinets de curiosités qui permettent d'évoquer la richesse de la visualisation surréaliste et l'exigence de pluridisciplinarité du mouvement. Ceux-ci sont articulés autour de grands thèmes tels que «Rêve», «Nuit», «Flâneur», «Ville», «Histoire naturelle», «Erotisme», «Blasphème».

Le surréalisme et singulièrement sa peinture, déroutent par l'étendue et la multiplicité des sujets traités. Tout se joue dans l'épiphanie et le choc. Les motifs et les sujets des tableaux s'imposent brutalement, le spectateur est toujours pris de court, il se voit assailli de questions. On comprend rapidement qu'il s'agit là d'énigmes sans réponse, d'images qui, dans l'histoire de la peinture, fonctionnent comme des nombres premiers. A une vision du monde régie par le principe de causalité, les surréalistes opposent le principe du «peu de réalité». Naturellement ces œuvres ont aujourd'hui quelque peu perdude leur étrangeté puisque les postulats surréalistes ont contribué à fonder notre mode de perception et d'argumentation. En effet, les installations, les vidéo-clips, les films, la publicité et autres jongleries interactives d'aujourd'hui seraient impensables sans la contamination de sens et d'image pratiquée jadis par les surréalistes.

Pour le surréalisme plastique la «pittura metafisica» de Giorgio De Chirico et la posture de Marcel Duchamp jouent un rôle considérable. Car la peinture surréaliste réagit à l'esprit de l'art qui lui est contemporain. Pour le comprendre, il faut partir de ce que signifie l'avant-garde au début du XXe siècle, quand elle s'engage dans une rupture consciente, stylistiquement reconnaissable, avec l'art du siècle précédent. Dans ce contexte, il faut souligner le rôle fondamental que joue l'abandon de toute forme de savoir iconographique. L'autonomie de l'art d'avant-garde se fonde d'abord sur l'abstraction et la non-figuration. Mais dans une salle où sont présentées des œuvres de Giorgio De Chirico, Max Ernst, André Masson, René Magritte, Salvador Dalí, Yves Tanguy, Joan Miró, Alberto Giacometti, «Picasso dans son élément» (Breton), Victor Brauner, Man Ray, Meret Oppenheim, Dora Maar, Hans Bellmer, Oscar Domínguez, Kurt Seligmann, Roberto Matta ou Wifredo Lam, d'autres approches sont sollicitées pourles appréhender. Les multiples moyens techniques mis en œuvre par les surréalistes nemanquent pas non plus de nous étonner - et ce, parce que les peintres surréalistes n'ontcessé de recourir à des techniques que l'avant-garde désavouait. C'est le cas de leur fidélité vériste au détail, du trompe-l’œil, ou encore de ces sauvages débordementsbiomorphes qui outrepassent complètement le canon des formes humaines et animales.

L'influence du soulèvement dadaïste contre le monde de l'art et la société reste dans un premier temps -l'accrochage chronologique le montrera- sensible. Dada apparaît comme une période d'incubation qui rendra possible une redéfinition de la poésie et de la peinture. Bientôt «Les champs magnétiques»d’André Breton et Philippe Soupault vont introduire une pratique poétique qui saura transcender l'idée d'un art subjectif et individualiste, tandis que les premiers travaux de Max Ernst et d'André Masson fondent la légitimité de leur démarche artistique sur de nouvelles techniques. Ainsi on voit émerger très vite deux pratiques qui vont durablement déterminer le surréalisme visuel, l'«écriture automatique» et le «collage». Les surréalistes rejoignent alors rapidement les principes herméneutiques qui définissent l'œuvre de Freud, l'exégèse du rêve et celle de l'inconscient. Le libre cours d'un inconscient non censuré autorise la remise en question de l'évidence du monde dans son immédiateté, les images et les représentations se superposent et se diluent. La spontanéité et la vitesse, combinées au choc d'images qui se heurtent, produisent des résultats inédits. Il ne faut pas perdre de vue en effet que le mouvement surréaliste entendait prendre une part active à l'organisation de la société. Ce projet anthropologique se définit notamment à travers des revues telles que «La Révolution surréaliste», «Le surréalisme au service de la révolution»mais aussi «Documents»ou le«Minotaure».

C'est pourquoi, outre les œuvres majeures de la peinture, des arts graphiques, de la photographie, du film, de la sculpture, à côté des œuvres témoins de la fascination des surréalistes pour l'objet qui marque le début des années vingt, l'exposition présente également une large sélection de manuscrits et de livres illustrés qui soulignent la porosité qu'instaure le surréalisme entre peinture, poésie et littérature.

Pressetext

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La Révolution surréaliste
Kuratoren: Werner Spies, Isabelle Merly

mit Rogi André (Rosa Klein), Antonin Artaud, Manuel Alvarez Bravo, Hans Arp, Georges Bataille, Hans Bellmer, Jacques-André Boiffard, Brassaï, Victor Brauner, André Breton, Jacqueline Breton, Camille Bryen, Claude Cahun, Leonora Carrington, Harry Carlsson, René Char, Joseph Cornell, René Crevel, Salvador Dalí, Giorgio De Chirico, Robert Desnos, Oscar Dominguez, Marcel Duchamp, Nusch Eluard, Paul Elouard, Max Ernst, Leonor Fini, Esteban Francés, Wilhem Freddie, Alberto Giacometti, Raoul Hausmann, Maurice Henry, Lise Deharme (Lise Hirtz), Georges Hugnet, Valentine Hugo, Marcel Jean, Franz Kafka, André Kertész, Greta Knutson, Wifredo Lam, Jacqueline Lamba, Comte de Lautréamont (Isidore Ducasse), Michel Leiris, Gilbert Lély, Georges Limbour, Eli Lotar, Dora Maar, Pierre Mabille, René Magritte, Léo Malet, Georges Malkine, Man Ray, Marcel Marien, André Masson, Roberto Matta, E.L.T. Mesens, Joan Miró, Max Morise, Richard Oelze, Meret Oppenheim, Alice Paalen, Wolfgang Paalen, Roland Penrose, Benjamin Péret, Jacques Prévert, Jean Peyrissac, Francis Picabia, Pablo Picasso, Pierre Roy, Kurt Seligmann, Josef Sima, Philippe Soupault, Jindrich Styrsky, Maurice Tabard, Sophie Taeuber-Arp, Yves Tanguy, Dorothea Tanning, Tristan Tzara, Raoul Ubac, Remedios Varo, u.a.

weitere Station:
20.07.02 - 24.11.02 K20 Kunstsammlung Nordrhein Westfalen, Düsseldorf