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vernissage jeudi 14 février à 18h30 en présence de l’artiste

Lorsque l’on découvre une exposition de Guillaume Poulain, on doit forcément prendre le temps de déterminer ce qui en fait partie ou pas. On aurait tort de penser ce propos ironique. Car le travail de Guillaume Poulain est rétif à tout ce qui concernerait un art bien rangé, où chaque chose serait à sa –bonne- place et les cochons bien gardés. En fait, ses oeuvres pointent un vrai problème, topologique ou simplement logique et que l’on explicitera ainsi : étant donné l’ensemble des éléments présents dans le champ du regard aujourd’hui, quels sont ceux qui font partie de l’œuvre que l’on voit et quels sont ceux qui n’en font pas partie ? Et qu’est ce que cela veut dire ? Il s’agit donc pour Guillaume Poulain de troubler nos repères habituels, de nous inviter à des déplacements où se lira aussi sa position critique vis-à-vis de l’art, de son usage et de nos hiérarchies. On comprendra aisément combien il était tentant de l’inviter pour une exposition au Parvis, ce centre d’art contemporain situé au milieu d’un supermarché, certainement l’un des endroits sur terre où l’on trouve le plus d’objets ou d’informations visuelles au m2. Avec beaucoup d’humour, de bonheur et de radicalité, Guillaume Poulain nous emmène dans une ballade ludique et troublante à la fois, depuis sur le parking du Leclerc avec de vraies-fausses décorations de Noël, en passant par l’arrivée intempestive de centaines de bulles de savon juste avant la salle d’exposition avec un pseudo mur d’escalade, un grand Petit Beurre en aggloméré et ... A vous de voir !

« Des jeunes artistes de sa génération, Guillaume Poulain est sans doute le plus proche de Gérard Deschamps et des Affichistes, Hains et Villeglé. Il s’en distingue cependant par la synthèse qu’il opère entre le ready-made duchampien et les prélèvements urbains des Nouveaux Réalistes. En effet, pour une part importante de son travail, Guillaume Poulain est avant tout un conceptuel scopique. Contradiction ? Pas sûr. Les objets qu’il sélectionne dans les supermarchés de bricolage ou dans les divers espaces réels sont ceux dont il aimerait avoir été l’auteur. Non pas en tant qu’objets ustensilaires mais bien en tant qu’œuvres d’art, sculptures le plus souvent. Il s’inscrit donc à l’opposé de l’indifférence revendiquée par Marcel Duchamp. Les objets qu’il prélève pour les transmuter en œuvres (bacs à gâcher de maçon, portes de garage, rideaux de porte), d’une certaine manière, il les singularise. Mais en même temps il est heureux de leur conserver leur statut de multiples et surtout de les voir exposés dans des centaines d’endroits (quel autre artiste peut revendiquer autant de lieux d’exposition ?). Sa joie est à son comble quand, dans les espaces d’art, on lui demande, et c’est fréquent, comment il a réalisé tout ça ! Ses Barbaplatics se présentent au sein de ce chantier en deux tailles différentes et à la verticale. Certes, c’est ainsi que les maçons égouttent leurs bacs ! Mais ici, lieu d’interface s’il en est, les deux sculptures qu’ils sont devenus, si elles se souviennent de leur passé fonctionnel, n’en arborent pas moins leur double identité (au moins), entre formalisme et anthropomorphisme ». Jean-Marc Huitorel in catalogue d’exposition mimetic, centre d’art de l’Yonne, Communs du château de Tanlay, 2 juin – 28 septembre 2007.

Guillaume Poulain est né en 1972 à Châtenay-Malabry. Il vit et travaille à Paris et à Tarbes. Il est enseignant à l’Ecole Supérieur des Arts et de la Céramique de Tarbes.

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Guillaume Poulain
La bel vie