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Depuis sa magistrale exposition au Magasin de Grenoble en 2000, Xavier Veilhan n’a cessé d’enchaîner à un rythme soutenu expositions, œuvres dans l’espace public et projets en tous genres. Pour sa première grande exposition dans un musée, il a pris néanmoins le temps de se retourner sur son parcours. Plutôt que de présenter une rétrospective, l’artiste a choisi de construire un nouveau modèle de présentation dans lequel les œuvres, développent des articulations, trouvent des façons de se répondre et de se compléter.

L’exposition de Strasbourg mêle œuvres anciennes, tels l’emblématique Rhinocéros ou quelques uns des Tableaux, œuvres récentes comme les Statues 3D ou un Paysage Fantôme, et une surprenante grande œuvre mécanique produite pour l’occasion.

Plutôt qu’un parcours cloisonné, l’option est celle d’une scène ouverte offrant au visiteur une grande diversité de points de vue et d’accès sur chacune des pièces. S’inspirant à la fois du jardin, de l’aménagement urbain et de l’exposition universelle, cette exposition fournit à Xavier Veilhan l’occasion de porter un nouvel éclairage sur les principaux thèmes et enjeux de son travail, et au delà de questionner l’histoire des expositions en général.

Jouant volontiers des équivoques entre œuvre d’art unique et objet de série, monument et prototype, Veilhan s’attache à tisser des liens entre modèles fondateurs de la modernité (dans les arts, les loisirs ou l’industrie) et les nouveaux instruments technologiques (logiciels graphiques et de calcul, hautes définitions de toutes sortes) avec lesquels les artistes peuvent se mesurer à d’autres entreprises productrices de formes et d’objets qui façonnent notre quotidien. Ecartant peu à peu l’anecdote et les questions de représentation, le travail de Veilhan s’apparente à un minimalisme pop.

Chez Veilhan, le merveilleux est produit à partir de la réalité la plus banale et les œuvres ont la vitalité et la promesse des prototypes. C’est entre le salon de l’auto et Eurodisney que Veilhan s’attache à redéfinir la place et le rôle d’une exposition d’art contemporain ; à moins qu’il ne s’agisse d’enfoncer un coin entre deux modèles absolus d’une culture de loisirs. La beauté et la précision des formes et des mécanismes s’accompagnent d’un profond sentiment de vacance devant un univers en tout point dessiné, régi par des codes binaires, sentiment qui pourrait être celui d’un ours en attente dans un terminal d’aéroport.

À l’occasion de cette exposition sera publié un catalogue de 192 pages avec des contributions de Michel Gauthier, Patrick Javault, Hakan Nilsson et John C.Welchman.

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Xavier Veilhan