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La Galerie Nelson est heureuse de présenter la seconde exposition de l’artiste anglais Stephen Wilks. En 2002, le Centre National de la Photographie à Paris présentait une sélection de photographies prises à Berlin où l’artiste réside. Il y jouait sur l’instantané en faisant sortir de l’ordinaire et du quotidien, des éléments anecdotiques et poétiques: un congélateur béant sur la neige, un trou dans un buisson en forme de cœur, des tessons de bouteilles charriés par un escalator. Cadrage serré, composition centrée ou frontale, instantanéité sont autant d’éléments qui participent de l’incongruité que recèle l’espace urbain. Lors de cette exposition, on découvrait également le premier âne en tissu, prémices au projet qu’il présente aujourd’hui à la Galerie Nelson. En 2003, la Gesselschaft für Aktuelle Kunst à Brême présentait la suite de ce travail puis en 2005, la Villa Arson à Nice. A partir du 8 avril 2006, ses travaux seront montrés à la Galerie Territoires Partagés, nouveau lieu de l’association Art’cessible, partenaire du Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Un ouvrage co-édité par le FRAC PACA/ Art'ccessible / Villa Arson /Musée Museum départemental de Gap paraîtra à cette occasion.

Depuis quelques années, l’artiste travaille autour du thème de l’Ane de Troie, peluche au format réel d’un âne, qu’il a lui-même confectionné à partir de tissu et de crins de cheval avec une poche ventrale destinée à recueillir dessins, textes ou photographies réalisées par les familles d’accueil de l’âne qui ont souhaité participer à ce projet. L’âne entame ainsi des pérégrinations autour du monde avant d’être renvoyés à l’artiste, la poche remplie de contributions diverses. Il existe déjà plusieurs ânes : l’âne bleu, l’âne beige, Mr. Brown…

Pour cette exposition, Stephen Wilks présente au premier étage de la galerie « l’Ane blanc » du Japon. L’idée de départ est de redonner ses lettres de noblesse à l’âne qui, contrairement au cheval, est perçu comme un animal ingrat, obstiné. L’artiste lui confère dans ce projet, le statut de confident, de compagnon de voyage, métaphore des relations entre groupes et individus, lien social entre des histoires personnelles anonymes. De nombreuses manifestations sont organisées autour de ces ânes (dans les écoles, les hôpitaux…), qui deviennent le centre de toutes les attentions et un formidable lien culturel. Stephen Wilks montre ici, une vidéo d’une procession au Japon avec l’âne blanc sur son dos : cette procession est le moment d’une réunion entre des individus différents et étrangers les uns aux autres qui se retrouvent dans une marche commune, une ascension de la solitude vers la communauté. L’artiste a également réalisé des dessins dans lesquels l’âne est mis en scène. Proches de la bande dessinée et parfois de la fable, ces saynètes à l’humour souvent acide, créent une mythologie autour du personnage de l’âne.

L’artiste montre également une de ses dernières réalisations sur les animaux : un masque sonore. Suite à une libre interprétation du livre de Georges Orwell, la Ferme des Animaux, dans lequel l’écrivain dénonçait la dictature stalinienne par le biais d’animaux, l’artiste a réalisé des masques, lors de sa résidence à l’Etablissement En Face (Belgique), destinés à être portés par des volontaires lors du carnaval d’Aalst le 26 février 2006.

Le travail de Stephen Wilks autour de l’âne voyageur se révèle vecteur de cohésion social en même temps que riche de connotations littéraires et mythologiques. L’âne devient ici une métaphore de la condition de l’artiste.

Pour voir ou apporter des contributions au projet de l’âne, l’artiste a mis en place un site Internet interactif : www.trojandonkey.net

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Stephen Wilks