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La plupart des œuvres sélectionnées est inédite en Bretagne. Leur rapprochement permet de constater le renouvellement d'une collection déjà illustre, à vingt ans passés, et son ouverture à d'autres territoires de la recherche artistique. (Ce qui suffit à donner à ce rendez-vous la dimension d'un événement.) Il témoigne aussi de l'éclectisme de la production contemporaine. 22 artistes seront représentés pour plus d'une trentaine d'œuvres (photographie, sculpture, vidéo et peinture) couvrant la période des années cinquante à nos jours ; puisque quelques jalons historiques se sont imposés. Pour la majorité, cependant, les œuvres sont postérieures à 1997.

Et, même si, au premier coup d'œil, ces œuvres n'ont en commun que leur entrée récente dans la collection, donc même si l'exposition a d'abord été conçue selon cette contrainte arbitraire, là où on l'attendait le moins, des familles se sont bientôt constituées, commandant dès lors l'élargissement de la sélection à quelques œuvres acquises plus avant. 
Deux ensembles distincts ont en effet donné leur tonalité grave mais non désespérée à cette exposition :

1. autour de la thématique de la construction, de l'architecture (utopique ou bien réelle) et de sa déclinaison dans l'abstraction géométrique : des œuvres de Lewis Baltz, Bernd & Hilla Becher, Thomas Huber, Jacques Vieille et de Martin Barré et Cécile Bart ; 2. autour de la thématique de la guerre et de la destruction : les photos de Sophie Ristelhueber prises au Koweit après la guerre du Golfe ou l'évocation subtile des attentats du 11 septembre 2001 par Marie José Burki et des œuvres de Martha Rosler, Jacques Villéglé, auxquelles on a cru bon d'associer lestableaux sombres de Camille Bryen et Pierre Soulages, mais aussi de Philippe Gronon.

Les œuvres de Gina Pane, Paul Armand Gette et Iain Baxter viennent par ailleurs consolider la collection en rappelant que la production artistique d'aujourd'hui, marquée par la forte instabilité internationale et donc placée entre construction et déconstruction, est cependant ancrée sur les soubassements des années 60 et 70.

Enfin certaines œuvres, et non des moindres, demeurent irréductibles à toute nomenclature, comme celles d'Olga Chernysheva, François Dilasser, Rodney Graham, Steven Pippin et Seton Smith. On les trouve toutefois, plus ou moins excentriques, sur le parcours de l'exposition, isolées parfois, et tirant profit du cloisonnement des salles, ou au contraire mises en regard d'autres travaux avec lesquels elles entretiennent un dialogue véhément ou complice.