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À la Galerie de l'UQAM, l'artiste belge Philippe De Gobert propose plusieurs grandes photographies, certaines en couleur, sorte de compromis entre la nature morte et la photo d'architecture, ainsi que six sculptures. Sa démarche « consiste à rêver, à imaginer un lieu, puis à le construire de toutes pièces ». Mais comme son chantier est à l'échelle d'une maquette, l'entreprise qui s'annonçait fastidieuse devient de ce fait ludique. « Sur un modèle réduit, précise-t-il, les modifications se font presque aussi vite qu'on les imagine. Autant que possible j'utilise des matériaux qui correspondent à ceux que l'on mettrait en œuvre à vraie grandeur ». Il part donc de matériaux existants, le bois, le plâtre, la poussière, le papier, qu'il choisit pour leur rendu naturel; l'artiste travaille à évacuer la prouesse, procédant à une simple mise en œuvre qui est le fruit d'une patiente observation des choses.

La seconde phase du travail, la photographie, est vécue comme une expérience en soi qui pourrait s'arrêter là, ce qui fut le cas pour certains modèles. Les modèles ont le statut de « sculptures et sont exposés à condition que la configuration des lieux permette d'éviter toute interférence de perception entre les images photographiques de grand format et l'approche visuelle des modèles eux-mêmes ».

Les modèles que construit De Gobert sont photographiés en studio, et éclairés artificiellement, selon des techniques très proches de celles du cinéma. Et contrairement à la photographie d'architecture, où le manque de recul nécessite l'usage de très grands angulaires, l'artiste utilise des objectifs normaux ou des focales légèrement plus courtes; ce qui lui permet d'obtenir des images proches de la vision humaine, qui perçoit l'espace sans déformations excessives. Alors que la photo d'architecture donne à voir une image plus petite que son modèle, ici, l'artiste montre une image très agrandie d'un sujet qui ne mesure que deux ou trois décimètres dans la réalité.

Récemment, Philippe De Gobert a introduit de la couleur dans l'univers noir et blanc de ses photographies, l'amenant à en dévier l'aspect immatériel. « J'ai éprouvé, dit-il, un réel plaisir à appliquer une pâte généreuse et colorée sur la surface lisse de la photo. J'ai pensé à Matisse, qui en peignant une grande toile représentant son atelier s'est pris au jeu à contourner tous les objets et les meubles en remplissant le fond d'un rouge profond et uniforme; les murs de « l'atelier rouge » n'ont jamais été rouges que sur la toile. Je me suis mis à colorier très librement d'autres épreuves. C'était un chemin curieusement détourné que j'empruntais pour finalement revenir à des prises de vues : ces ébauches m'ont servi de projets à l'introduction de la couleur dans les modèles. Alors que précédemment, les couleurs naturelles des objets ou des matériaux de mes maquettes venaient gêner la lisibilité des images par excès de véracité - je les traitais donc uniquement en noir et blanc - j'essaye maintenant de donner à la couleur une fonction propre, de la traiter comme un paramètre indépendant ».

Philippe De Gobert Né en 1946 à Bruxelles, Belgique, Philippe De Gobert a présenté de nombreuses expositions personnelles en Belgique et en France, en particulier à Galerie Aline Vidal à Paris, qui le représente, au Centre d'Art Contemporain de Meymac en 1999, au Musée de l'Élysée à Lausanne en 1998, et au Centre d'Art Contemporain de Bruxelles en 1995. Il participait à Dérivations au Musée d'Art Moderne de Liège et à Photopeintries, au Casino Luxembourg, en 1996, ainsi qu'à Domiciles, au Centre d'Art de Tanlay (France) en 2000. Son travail a été présenté pour la première fois au Canada en 1988, lors de 5 Artistes belges à Montréal, à Skol, Dare Dare et Oboro. L'exposition de ses œuvres à la Galerie de l'UQAM constitue sa première grande exposition personnelle au Canada.

Un nouveau partenariat pour la Galerie de l'UQAM La Galerie de l'UQAM et le Centre d'art contemporain de Bruxelles inaugure, avec l'exposition de Philippe De Gobert, un partenariat fort stimulant qui aura pour effet réciproque, la présentation à Bruxelles de l'exposition Point de chute au printemps 2003. Rappelons que cette exposition conçue par la Galerie de l'UQAM, présentée à Montréal en 2001, réunissait des œuvres de Jérôme Fortin, Manuela Lalic, Marie-Josée Laframboise, David Altjmed et Raphaëlle de Groot.

Cette exposition est organisée en collaboration avec le Centre d'Art Contemporain de Bruxelles et bénéficie du soutien de la Communauté Wallonie-Bruxelles dans le cadre de la Coopération Wallonie-Bruxelles/Québec.

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Philippe de Gobert