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Dans le but de situer les œuvres contemporaines dans l'histoire récente, et d'en explorer les origines, qu'elles soient plastiques ou intellectuelles, la série " Confrontations " expose côte à côte deux œuvres : l'une récente, l'autre réalisée entre la seconde guerre mondiale et la fin des années quatre-vingts.

Face à Face : Michel Blazy, né à Monaco en 1966, et Tetsumi Kudo, né au Japon en 1935, décédé en 1985 après s'être installé à Paris en 1962. Ce dernier a défini son œuvre comme une attaque contre toutes les " philosophies de l'impuissance " : Placée sous le sceau du traumatisme d'Hiroshima, elle envisage dés les années soixante l'écologie comme une urgence absolue. " Il est important de penser le rapport de la nature polluée avec l'électronique proliférée (mécanisme), la décomposition de l'humanité (humanisme) et la vieille et traditionnelle hiérarchie des valeurs. Elles se décomposent et se pénètrent les unes les autres (…) et iront former une écologie complètement nouvelle ", écrivait Kudo en juillet 1971.

Les formes organiques de l'artiste japonais évoquent ainsi la fonction aliénante et répressive de l'électronique autant que les conséquences de la pollution mondiale et de l'impuissance sexuelle. Quelque trente ans plus tard, l'œuvre de Michel Blazy utilise un lexique formel analogue, mais à des fins très différentes : ses compositions " vivantes " présentent le monde comme le théâtre d'une consommation permanente où se mêlent le naturel et l'industriel. Instigateur d'une sorte de pop art de la putréfaction, Blazy réalise ainsi des expériences avec des végétaux aussi bien qu'avec les produits de l'industrie, du ketchup au yaourt à la fraise. " Mon travail, explique-t-il, a un rapport avec le vivant, pas avec la nature. Chacune de mes sculptures est comme un être que je mets au point, et que j'observe dans différentes situations. Je vois davantage de liens de mes pièces avec la science-fiction qu'avec la nature. " Celles-ci " sont des matières, des peaux, davantage que des formes ".

Pour Kudo, l'humanité est encore dans son cocon, elle est à naître, et " il faut atteindre une conception de la dignité humaine décomposée et polluée". Selon Blazy, elle se débat dans le cadre étroit de la civilisation post-industrielle : mais son travail élargit en quelque sorte le champ de l'humain, nous apprenant à cohabiter avec le rebut, le larvaire, les êtres inquiétants rencontrés sous le microscope. Tous deux semblent toutefois s'accorder, à des années de distance, sur la nécessité de repenser les liens entre l'humain, le machinique et le biochimique. Pressetext

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Michel Blazy / Tetsumi Kudo