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La prochaine exposition de la Fondation Pierre Gianadda à Martigny, Le Metropolitan Museum de New York : chefs-d’œuvre de la peinture européenne s’inscrit dans une coopération déjà ancienne avec la prestigieuse institution new-yorkaise. En 1989, le Metropolitan Museum exposait la collection d’art européen du XXe siècle réunie par Jacques et Natasha Gelman. Travaillant avec le musée et avec Mme Gelman, Léonard Gianadda obtint la collection pour la Fondation Pierre Gianadda, où elle fut exposée l’été 1994. Puis, à partir de 1996, le Metropolitan Museum prêta des œuvres pour les expositions qui se tinrent à Martigny, consacrées à Manet, Modigliani, Gauguin, Berthe Morisot et Paul Signac. En 2004, le musée prêta son assistance pour la venue à la Fondation des trésors du monastère Sainte-Catherine du mont Sinaï. Aujourd’hui, la Fondation Pierre Gianadda présente une exposition exclusivement consacrée à des œuvres conservées au Metropolitan Museum, en tout cinquante peintures des maîtres anciens et du XIXe siècle.

Depuis sa fondation, le Metropolitan Museum collectionne toutes les formes d’œuvres d’art, représentant les cultures de tous les temps et de toutes les régions du monde. Ses premières acquisitions furent réalisées à Paris et à Bruxelles, durant la guerre franco-prussienne de 1870 : cent soixante-quatorze toiles de maîtres anciens européens, principalement flamands et hollandais du XVIIe siècle. Cinq de ces œuvres, signées Poussin, Teniers le Jeune, Panini, Giambattista Tiepolo et Francesco Guardi figurent dans l’exposition. Après des débuts modestes dans deux petits immeubles new-yorkais, le Metropolitan Museum s’installa en 1880 sur son site actuel de Central Park, à l’angle de la Cinquième Avenue et de la 82e rue. Grâce entre autres à la générosité de ses donateurs et bienfaiteurs, le musée abrite aujourd’hui plus de trois millions de pièces sur une surface de plus de 600 000 mètres carrés.

Les toiles exposées ici, qui vont du XVIe au XIXe siècle, appartiennent à la collection, riche de 2 500 pièces environ, de peinture européenne et du XIXe siècle, où sont plus particulièrement représentées la France et l’Italie, suivies par les écoles hollandaise, flamande, néerlandaise, anglaise et espagnole.

L’Adoration des bergers du Greco est sans conteste l’un des chefs-d’œuvre les plus marquants de l’exposition. Peinte en 1610, c’est une pièce tardive, sur un sujet plusieurs fois abordé par l’artiste, qui demeurait alors depuis longtemps à Tolède. Les toiles du Greco sont admirées pour leurs qualités visionnaires et spirituelles ; les figures très allongées, expressives, presque dansantes, les contrastes d’ombres et de lumières qui caractérisent celle-ci traduisent les libertés que le peintre avait pris avec le réalisme. Le Portrait de Floris Soop en porte-étendard de Rembrandt est également une pièce majeure. Peint en 1654, il appartint à sir Joshua Reynolds. Le modèle porte l’habit de cérémonie d’un porte-étendard de la garde municipale d’Amsterdam. Soop était un riche manufacturier et un voisin de Jan Six, protecteur des arts, que Rembrandt peignit la même année. Dans ce portrait, où les détails du costume sont aussi magnifiquement rendus, s’exprime toute l’humanité du maître hollandais.

Le Metropolitan Museum inaugura sa première exposition de peintures impressionnistes dès 1889. Le Guitariste de Manet, peint en 1860, fut donné au musée en 1949, par son président, William Church Osborn. Cette œuvre de jeunesse reflète le goût de l’artiste et du public de l’époque pour l’art et la culture espagnols. Elle valut à Manet son premier succès critique, avec une mention honorable pour ses débuts au Salon, en 1861, bien que certaines voix se fussent faites entendre pour déplorer son style réaliste et les traces de brosse qu’on pouvait y voir. Le Guitariste fut acheté par le baryton Jean-Baptiste Faure en 1873. Manet réalisa également une aquarelle, qui en fut peut-être l’esquisse, et une eau-forte du Guitariste. Greuze et Ribot ont été cités comme source d’inspiration possibles. L’identité du modèle est incertaine. Il pourrait s’agir de Jaime (dit Jacques) Bosh ou de Trinidad Huerta, deux guitaristes espagnols qui furent célèbres dans le Paris de l’époque, mais plus vraisemblablement d’un musicien anonyme.

Dans le pré, de Renoir, rejoint les collections du Metropolitan Museum en 1951. La toile fut peinte entre 1888 et 1892, période où Renoir représenta ces couples de jeunes filles dans des scènes innocentes et intimes qui plaisaient fort au public. Bien qu’on ait pu voir dans les modèles la fille et la nièce de Berthe Morisot, ils n’ont pas été identifiés avec certitude. Le paysage, dans sa composition, rappelle ceux des peintres du XVIIIe siècle, et notamment de Watteau. Dans le pré fut probablement réalisé en atelier et non en extérieur, mais les figures s’y intègrent harmonieusement à l’ensemble. Les couleurs, froides et chaudes juxtaposées, semblent y tournoyer.

Ces chefs-d’œuvre qui composent l’exposition témoignent du goût des collectionneurs new-yorkais qui ont contribué à constituer l’exceptionnelle collection de peinture européenne du Metropolitan Musuem. Puissent-ils trouver un public neuf et nombreux à la Fondation Pierre Gianadda.

Pressetext

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The Metropolitan Museum of Art, New York
Chefs-d'œuvre de la peinture européenne

Werke von El Greco, Francesco Guardi Édouard Manet, Berthe Morisot, Giovanni Paolo Panini, Nicolas Poussin, Rembrandt, Auguste Renoir, David Teniers der Jüngere, Giovanni Battista Tiepolo, Antoine Watteau ...