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Concept Tout est plutôt relatif : à la fois notre position dans le monde et, en particulier, l'art que nous exposons maintenant - que l'on appelle contemporain. En d’autres temps, mais en ce même lieu, il y avait aussi de l’art. Mais à cette époque, il aspirait à une existence éternelle et se représentait en modèle immuable. Aujourd’hui, le temps « contemporain » est venu et a, de manière inattendue, contesté cet art ancien. Mais cet art du passé n’a pas disparu ; il est là pour toujours et discrédite ce que fait la jeune génération aujourd’hui. Le but même de cette installation est de juxtaposer ces deux sortes d’art d’une façon paradoxale.

Description Le Musée accueille simultanément 2 expositions qui s’opposent : une de la fin du XIXème siècle et l‘autre contemporaine. Il existe également deux types de visiteurs : ceux du XIXème et ceux du XXIème siècle. Les premiers « spectateurs » se présentent sous la forme de figures gigantesques qui, pour les visiteurs d’aujourd’hui, ne sont visibles que jusqu’à la taille ; la partie supérieure de ces figures ne peut être vue, elle disparaît au-delà du plafond. Il en est de même pour les tableaux de ces géants : ils sont exécutés dans un style classique (de salon), enchâssés dans des cadres dorés et massifs, mais seules sont visibles leurs moitiés inférieures : le reste est plus haut, au-dessus du plafond, au-delà de notre champ de vision. «Notre» exposition contemporaine est constituée de photographies noir et blanc et de fragments de poésie présentés dans de modestes cadres en bois. Ces œuvres sont accrochées de façon conventionnelle à hauteur de vue.

Mais la «relativité de tout» n’est pas limitée à ceci. S’il y a quelque chose de plus grand que nous, alors il y a, bien sûr, quelque chose et quelqu’un de plus petit. En entrant dans les salles du Musée, le visiteur voit qu’à certains endroits, le long des murs, la surface du plancher s’avère être ouverte, et que l’espace d’un autre monde – beaucoup plus petit que le nôtre – existe tout en bas, sous un verre épais. Là, sous le plancher, on peut voir un paysage complexe composé de montagnes, de collines et de champs. On distingue des cabanes, des arbres, des villages entiers, et si l’on se baisse jusqu’au niveau du sol, on aperçoit des voitures, des animaux, des gens – tout un univers dont nous ne savons rien, tout comme les géants que nous ne voyons que jusqu’à la taille ne savent rien de nous. Ce qui pour nous est le plancher est en fait le ciel pour eux, et «notre» plafond n’existe peut-être pas pour les géants : il n’est pas «visible».

Ilya et Emilia Kabakov Pressetext