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Attila Csörgö vit et travaille à Budapest où il est né en 1965. Il a représenté la Hongrie à la Biennale de Venise 1999. Les Moebius Spaces qu’il a achevé de mettre au point à Kerguéhennec au cours d’une résidence commencée en 2007 lui ont valu le prestigieux prix Nam June Paik, remis à Cologne en 2008. Plusieurs de ces bandes de films photographiques dont sont tirées des vues panoramiques ont été réalisées dans l’environnement du château, de la cour d’honneur de Kerguéhennec ainsi que devant le manoir de Kersuzan, qui héberge les résidents. Ces œuvres ont depuis été présentées à Berlin et à Bâle.

Ce n’est pas dans le cadre d’un rassemblement d’artistes-ingénieurs qu’Attila Csörgö et Steven Pippin se sont rencontrés à Kerguéhennec. Tous deux résidents, leur réunion était au moins aussi fortuite qu’involontaire. Ainsi, ils eurent d’abord de bonnes raisons de s’épier, mais rapidement ils sympathisèrent. Derrière l’ingénieur autodidacte, il y a surtout un artiste en chacun d’eux. Et les voies qu’ils explorent, comme la façon dont ils s’y prennent sont si différentes que ces deux experts en technologies archaïques n’avaient aucun motif sérieux de se méfier l’un de l’autre. D’ailleurs, ils étaient trop absorbés par leurs propres recherches.

Il n’y a pas d’artiste sans obsession. Celle de Csörgö s’est principalement fixée sur la persistance rétinienne. Pour mettre en évidence ce phénomène, il utilise des machines extrêmement complexes, qu’il met un temps fou à concevoir et qu’il est seul à pouvoir faire fonctionner quand il les a très empiriquement construites. Là où, à la nuit tombée, il suffit d’agiter vivement un tison pour tracer des lignes aléatoires dans l’espace, Csörgö utilise des dispositifs alambiqués pour tracer des figures géométriques pures. A Kerguéhennec, tandis que Pippin mettait la dernière touche à une platine visant à faire tenir en équilibre un crayon à la verticale sur sa pointe, Csörgö lui achevait donc de mettre au point sa machine à Moebius Spaces. Un système où le mouvement de déplacement latéral de l’objectif utilisé pour certains appareils photographiques panoramiques se complique d’une rotation progressive destinée à lui faire décrire une boucle de Möebius : l’image résultant de ce manège commençant à l’endroit et se terminant tête en bas.

Car ce qui intéresse Csörgö et ce qui nous intéresse avant tout dans son approche, c’est la conjonction de l’intuition et du calcul. C’est (plus précisément encore) la rencontre de l’espace — en tant qu’il se donne comme spontanément pénétrable par chacun — et de la géométrie — laquelle, présente dans la nature, n’en résulte pas moins d’une création de l’esprit, qui permet… de la retrouver partout ! Pour soutenir certaines rêveries scientifiques, maints bouts de ficelle sont parfois nécessaires et mieux vaut passer son temps à la recherche qu’au développement !

Frédéric Paul.

Parallèlement à celle de Kerguéhennec, une importante exposition personnelle de Csörgö a lieu du 23 octobre 2009 au 10 janvier 2010 au Musée Ludwig de Budapest.

Attila Csörgö est représenté par la galerie Gregor Podnar, Berlin/Ljubljana (http://www.gregorpodnar.com)

Site personnel de l’artiste : http://www.c3.hu/~acsorgo

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Attila Csörgo