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Amedeo Modigliani et Jeanne Hébuterne Roger Dutilleul (1874-1957) découvre l’œuvre de Modigliani (1884-1920), en 1918, et devient un des grands collectionneurs de l’artiste. Jusqu’à trente-quatre peintures et vingt et un dessins ont figuré dans sa collection ; certaines œuvres furent revendues pour acheter d’autres œuvres de Modigliani ou pour acquérir des œuvres cubistes. À ce jour, la collection du musée d’art moderne est riche de six peintures, six dessins et une sculpture qui ont été réunis par Roger Dutilleul et Jean Masurel. Le musée souhaite mettre en avant cet ensemble majeur qui est rarement présenté dans son intégralité – les dessins sont fragiles et donc rarement montrés et les peintures sont souvent prêtées pour des expositions temporaires.

Au fonds Dutilleul-Masurel sont joints plusieurs dessins de Modigliani provenant de collections particulières ainsi que des dessins et gouaches réalisés par Jeanne Hébuterne (1898-1920). Compagne de Modigliani et également artiste, elle se suicida en apprenant la mort de Modigliani. Portraits, vues d’atelier, paysages, dans un style à la fois proche et différent de celui de Modigliani, sont d’émouvants témoignages de la vie de ces deux artistes. Récemment retrouvées à Paris, ces œuvres sont présentées pour la première fois en France.

Hommage à Maurice Jardot

Proche de Daniel-Henry Kahnweiler, découvreur et marchand des artistes cubistes dès 1908 à Paris, c’est en tant qu’assistant puis directeur de la galerie Louise Leiris que Maurice Jardot a été l’associé de Kahnweiler à partir de 1956 et jusqu’à la mort de celui-ci en 1979. Dotés d’une même rigueur professionnelle, ils n’ont cessé de montrer leur fidélité et leur exigence envers les artistes représentés par la galerie : Pablo Picasso, Fernand Léger, Joan Miró, Juan Gris, André Masson, André Baudin…

Natif de la région de Belfort, Maurice Jardot a souhaité donner en 1997 au Musée de Belfort 110 œuvres de sa collection personnelle (Braque, Léger, Picasso…), donation complétée par un legs de 25 œuvres en 2002. Il a également légué sa bibliothèque personnelle au Musée d’art moderne de Lille Métropole. Le prestigieux ensemble d’œuvres donné à la Communauté Urbaine de Lille par Geneviève et Jean Masurel étant très lié aux choix de Daniel-Henry Kahnweiler, Maurice Jardot s’est naturellement tourné vers le Musée d’art moderne pour offrir cet important ensemble de sept cent ouvrages dont une grand partie constituée de livres précieux comme Jazz de Matisse, Le Chef-d’œuvre inconnu de Balzac, illustré par Picasso, Parallèlement de Verlaine de 1900, illustré par Pierre Bonnard ou encore Les Idylles de Théocrite de 1945 et illustré par Henri Laurens. Le Musée d’art moderne exposera un choix d’ouvrages de la bibliothèque personnelle de Maurice Jardot, ainsi qu’une sélection d’œuvres aujourd’hui conservées au Musée de Belfort. Un catalogue rassemblant les écrits de Maurice Jardot sera édité à cette occasion.

Rétrospective Carlo Zinelli (1916-1974)

Élaborée en collaboration avec le Musée de l’Abbaye Sainte-Croix aux Sables-d’Olonne et le Musée international des arts modestes de Sète, cette rétrospective de près de 150 œuvres de Carlo Zinelli s’inscrit directement dans la continuité des expositions d’art brut présentées au Musée d’art moderne Lille Métropole depuis 1997. Tout en soulignant l’importance de cet artiste d’art brut, la rétrospective Carlo Zinelli est une nouvelle fois l’occasion de mettre en regard l’art brut avec l’art moderne et contemporain.

De 1957 à 1973, Carlo Zinelli réalisa des centaines de gouaches, peintes sur les deux côtés de la feuille de papier, dans le silence de l’hôpital psychiatrique de Vérone. L’hôpital proposait aux malades un atelier de pratique artistique dirigé par le sculpteur Michael Noble qui encourageait le travail des patients, en respectant leur expression. Zinelli intègre l’atelier en 1957 et travaille sans relâche la gouache et, pendant quelques temps, la sculpture. Ses œuvres composent un univers multiforme où s’unissent références biographiques de sa vie avant l’internement – chasseur alpin, il participe à la guerre d’Espagne et en revient bouleversé –, de son environnement immédiat et de ses fantasmes. Zinelli, qui ne communique plus avec personne, trouve dans l’art un nouveau moyen d’expression. Avec un sens inné de la couleur et de la composition, Zinelli raconte des histoires énigmatiques riches en détails de la vie quotidienne et dresse une sorte d’inventaire d’objets et d’animaux, de formes réelles ou inventées. À partir de 1965, il associe au dessin des lettres, des mots, des phrases ; le dialecte local se mêle à l’invention verbale pour former un discours distinct de la narration propre aux images. Ces textes renvoient aussi à la musique, sacrée ou profane, que l’artiste appréciait particulièrement. Les œuvres de Zinelli ont fait rapidement l’admiration du milieu intellectuel italien, en particulier de Dino Buzzati qui écrivit, en 1957, un texte intitulé Sono dei veri artisti (Ce sont de vrais artistes) à propos de trois artistes de l’hôpital. Elles ont rapidement pris leur place dans les plus importantes collections d’art brut, celle de Jean Dubuffet aujourd’hui conservée à Lausanne et celle de L’Aracine. L’exposition est l’occasion de les situer par rapport aux créations de l’art moderne et de l’art contemporain et de tenter de lever un pan du voile de mystère qui recouvre encore l’art déconcertant de Zinelli. Cette rétrospective a été rendue possible par le travail entrepris depuis 1959 par Vittorino Andreoli, psychiatre à l’hôpital de Vérone où était soigné Zinelli, et par la Fondazione Culturale Carlo Zinelli créée en 1997 à l’initiative de la famille de l’artiste. Le catalogue édité par Somogy propose des regards de spécialistes qui éclairent notre compréhension des dessins de Zinelli apportent leur pierre au débat très actuel sur la notion d’art brut. Pressetext

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Amedeo Modigliani et Jeanne Hébuterne
Rétrospective Carlo Zinelli (1916-1974)
Hommage à Maurice Jardot
Ort: Musée d´art moderne de Lille Métropole, Villeneuve d´Ascq