Musée National Fernand Léger, Biot

MUSÉE NATIONAL FERNAND LÉGER | 255 Chemin du Val de Pôme
F-06410 Biot

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Exposition présentée du 27 juin au 12 octobre 2009 au musée national Pablo Picasso, La Guerre et la Paix et au musée Magnelli, musée de la Céramique, Vallauris,

et du 28 juin au 12 octobre 2009 au musée national Marc Chagall, Nice et au musée national Fernand Léger, Biot.

Exposition organisée par la Rmn et les musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes.

Les trois musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes présentent durant tout l’été 2009 une grande exposition « Dis-moi, Blaise… », en référence au célèbre poème de Cendrars La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. L’exposition est consacrée aux relations que l’écrivain, poète et grand voyageur, romancier et essayiste, a entretenues avec Pablo Picasso, Marc Chagall et Fernand Léger. Ces relations durent plusieurs années avec les deux premiers et se poursuivent avec Léger jusqu’à la mort de ce dernier. De la même génération qu’eux, Cendrars partage avec ces artistes bien des points de vue dont il rendra souvent compte dans ses écrits. Son goût pour la modernité urbaine, pour un monde qui se transforme frénétiquement, pour les formes nouvelles qu’il y découvre ou pour celles qu’il apprend à connaître à travers ses incessantes pérégrinations dans le monde le conduit tout naturellement à fréquenter les milieux artistiques modernes et à rêver avec eux un monde nouveau modelé par un imaginaire résolument actif.

C’est à Paris où il s’installe durablement dès 1912 qu’il fréquente le monde artistico-littéraire d’avant-garde. A Montmartre, il rencontre Picasso et dans les ateliers de La Ruche, à Montparnasse, il fait la connaissance de Chagall et de Léger. Les liens d’amitié entre Cendrars et Chagall sont sans doute facilités par l’usage du russe que l’écrivain possède bien mais aussi par une vision commune qui, ainsi que le souligne l’historien de l’art, J.J. Sweeney, rend comparables les images verbales du poète et les éléments de construction du tableau de l’artiste. Cendrars a donné les titres de plusieurs tableaux de Chagall, peints à ce moment-là : A la Russie, aux ânes et aux autres, Dédié à ma fiancée, Le village russe, de la lune, Le saint voiturier, Moi et le village, Paris par la fenêtre.

C’est à Montparnasse qu’a lieu la rencontre avec Fernand Léger. L’amitié entre eux est durable, cimentée par la foi en la modernité. Leur relation est ponctuée de publications communes. Dès la fin de la Guerre, en 1918, paraît J’ai tué, texte de Cendrars illustré par Léger. L’année suivante, c’est La fin du monde filmée par l’ange Notre-Dame. Les deux artistes s’intéressent, on le sait, de près au cinéma et à la scène, avec leur collaboration au ballet La création du monde. Cet intérêt ne se dément pas : Léger peint en 1927 ABC, nature morte, sans doute en hommage au texte de Cendrars ABC du cinéma. Ces relations se poursuivent après la Seconde Guerre mondiale. Elles devaient aboutir sur la publication conjointe de Paris ma ville, malheureusement interrompue par la mort de Léger.

La rencontre avec Picasso, par l’intermédiaire d’Apollinaire, provoque chez Cendrars la fascination déjà constatée chez les autres écrivains confrontés à la puissance créative de l’artiste. Très tôt l’auteur des Poèmes élastiques va souligner la technique tout à la fois fougueuse et adroite, violente et élégante de l’artiste espagnol et résumer en des mots décisifs sa manière de procéder : « Le peintre coupe, scie, poignarde, écartèle, déchire, étrangle. La matière est tout à coup là. A l’oeil, grossie d’un cran… ». Ce projet est mené en collaboration avec le Centre d’études Blaise Cendrars de l’Université de Berne, le Fonds Blaise Cendrars de la Bibliothèque nationale suisse à Berne et avec le soutien de Madame Miriam Cendrars et de la Succession Chagall. Il vise à analyser, à travers les textes et archives de Blaise Cendrars et les oeuvres des trois peintres, les liens et les influences éventuelles. L’exposition présente, dans chacun des trois musées nationaux des peintures et dessins de chaque artiste ainsi que des documents d’archives du Fonds Cendrars de la Bibliothèque nationale de Berne. Elle réunit plus de 170 oeuvres de toutes techniques (tableaux, oeuvres sur papier, document, photos).

Commissaires : Maurice Fréchuret, conservateur en chef du patrimoine, directeur des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes Nelly Maillard, chargée des collections au musée national Fernand Léger Elisabeth Pacoud-Rème, chargée des collections au musée national Marc Chagall