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5’000’000’000 D’ANNÉES se présente comme une exposition qui s’inscrit dans la session CINQ MILLIARDS D’ANNÉES par un mouvement de mutation. A la fois analogues et dissemblables, l’exposition et la session dans laquelle elle s’inscrit activent un mouvement d’oscillation constant, la mutation engendrant un transfert permanent d’un état à l’autre.

Comme les mutants, les artistes ont développé une liberté de se mouvoir dans des sphères parallèles, et comme les mutants, l’art fonde sa survie sur la furtivité : notre radar ne permet pas à notre système interprétatif de déceler les indices alarmants. Visuellement, rien (ou presque) ne permet de distinguer un mutant d’un être humain, rien (ou presque) ne permet de distinguer une œuvre d’art d’un objet ordinaire. La différence est ailleurs. Mais dès qu’un mutant est identifié comme tel, il réintègre à nos yeux son statut d’origine (un extraterrestre). Dès qu’une œuvre d’art est identifiée, elle abandonne son statut d’objet pour se transfigurer et rejoindre le monde de l’art.

Ce qui compte, ce n’est pas la colonisation de nouveaux mondes. Les petits martiens verts aux rayons lasers - tout comme les artistes visionnaires aux pinceaux fous - s’en sont déjà chargé. Non, l’expansion continue de notre univers implique un mouvement de mise en glisse perpétuel, un cumul de l’identique activant une schizophrénie chronique, et l’art d’aujourd’hui travaille à ce développement. Ce qui compte, ce n’est pas ce qui nous est donné à voir (chaque monde est visuellement identique à un autre), ce n’est pas le défrichement d’un territoire au détriment d’un autre, c’est cette oscillation, ce transfert permanent entre chaque sphère qui constitue l’intérêt de l’art de notre époque, qui dès lors se fonde moins sur une esthétique que sur une véritable dynamique.

Reconsidérée à l’échelle de l’univers et de l’irréversible accélération de son expansion, la frontière qui définit une œuvre d’art s’estompe au profit d’une dynamique de contamination par-delà toutes limites assignées. L’œuvre joue de sa furtivité et d’une puissance d’accélération de son potentiel artistique. 5’000’000’000 D’ANNÉES explore cette élasticité de l’œuvre, de sa temporalité et de son impact.

Jouant de la mutation et du renouveau de sens provoqué par la mise en contexte, certaines œuvres présentées dans l’exposition 5’000’000'000 D’ANNÉES ont déjà été visibles, entre autres, au SI de New York dans le cadre d’expositions telles FIVE BILLION YEARS (2004), OK / OKAY (2005) et SPACE BOOMERANG (2006). Ces œuvres s’insèrent dans un mouvement schizophrénique qui pointe leur capacité à se métamorphoser selon le contexte et leur potentiel de démultiplication de sens : une œuvre exposée en deux endroits différents peut-elle rester identique ? Quel est son principe de mutation? Quel est son principe d’autonomie ?

CHRISTIAN ANDERSSON / ARTISTS UNKNOWN / MICHEL BLAZY / MIKE BOUCHET / LORIS CECCHINI / PHILIPPE DECRAUZAT / MARCEL DUCHAMP / CEAL FLOYER / URS FISCHER / MARK HANDFORTH / JOACHIM KOESTER / VINCENT LAMOUROUX / LANG-BAUMANN / TONY MATELLI / JONATHAN MONK / FRANÇOIS MORELLET / GIANNI MOTTI / CHARLES RAY (liste en expansion)

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